Naïo Technologies et ses robots tracent leur sillon
Naïo Technologies, la start-up de robotique agricole pour le désherbage mécanique des cultures, a déjà créé trois robots. Elle s’appuie notamment sur des coopératives partenaires pour leur développement.
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Depuis sa création en 2011, Naïo Technologies, l’entreprise toulousaine de robotique agricole, a développé trois robots autonomes pour le désherbage mécanique. À l’initiative de deux ingénieurs en robotique, Aymeric Barthes, président et directeur général, et Gaëtan Séverac, directeur du développement stratégique, « l’idée de base était de faire des robots pour améliorer les enjeux RSE au sein de l’agriculture, comme les besoins de main-d’œuvre, la pénibilité du travail et la réduction de l’impact environnemental », avance Aymeric Barthes.
Oz, Dino et Ted
Un premier robot nommé Oz, pour le désherbage de cultures maraîchères sur de petites surfaces (1 à 10 ha), a vu le jour en 2013. Depuis, 100 exemplaires de ce petit robot de 150 kg ont déjà été commercialisés en France, mais aussi à l’étranger. « Les petits maraîchers sont très attachés à leurs distributeurs locaux, c’est pourquoi, en France, la distribution de ce robot passe pour 50 % par des concessionnaires », analyse Matthias Carrière, directeur du réseau de distribution. Coopératives et négoces, avec une orientation cultures spécialisées, représentent 30 % de la distribution, et les spécialistes de l’innovation en agriculture 20 %.
Dino est le deuxième robot de la société. De plus gros gabarit avec ses 800 kg, il est conçu pour le désherbage des légumes en planches. Aujourd’hui, Dino, dont le développement est en cours de finalisation, est au stade présérie et commercialisable dans le cadre de partenariats R&D. Pour le moment, 25 exemplaires sont en circulation. « Ces contrats nous permettent d’affiner et de valider les aspects techniques et fonctionnels », explique Matthias Carrière. Pour qu’un robot puisse être commercialisé, les prototypes doivent en effet être certifiés aux normes européennes, notamment en termes de sécurité. « Mais ces partenariats nous apportent également une approche locale et filière, pour adapter l’outil à leurs spécificités. La coopérative a l’expertise technique et de la filière, Naïo l’expertise technologique », ajoute-t-il. C’est dans ce cadre que Naïo met en place des essais avec Valsoleil pour adapter Dino à la filière ail.
Le dernier né, Ted, est un robot enjambeur pour le désherbage des vignes. Au stade de prototype avancé, il est actuellement testé par différents partenaires, dont Terrena, pour un objectif de commercialisation en 2021.
Les cultures spé avant tout
Si l’entreprise est de plus en plus sollicitée pour développer des robots adaptés aux grandes cultures, dans ce domaine « nous n’avons pas d’objectif à court terme, notre sujet reste les cultures spécialisées », déclare Aymeric Barthes. En cause, des cahiers des charges différents, des aspects de sécurité plus contraignants, mais surtout des débits de chantiers beaucoup plus importants. Toutefois, « parmi les situations pour lesquelles on est sollicités, on essaie de voir quelles pistes on peut développer, mais on se cantonne aux cultures spécialisées parmi les grandes cultures », ajoute Matthias Carrière. Naïo travaille actuellement avec Arterris sur des expérimentations pour adapter Dino à la filière de semences de maïs bio
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Lucie Petit
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